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Retour des civiles au pouvoir: Col Mamadi Doumbouya interpellé sur la gestion de la transition

Après une vingtaine de mois de gestion de la transition par Col Mamadi Doumbouya et son équipe, plusieurs acteurs sociopolitiques s’interrogent sur la direction du navire. C’est le cas de la Maison des Associations et ONG de Guinée qui à travers une conférence de presse animée ce mardi 14 novembre 2023 à son siège. À travers une déclaration lu à l’occasion d’une conférence de presse, le coordinateur de cette plate-forme de la société civile regrette le non-respect des engagements pris par la junte militaire au pouvoir depuis le 5 septembre 2021.
Alpha Bayo et sa structure ont toujours accordé le bénéfice de doute aux autorités de la transition depuis la chute du régime d’Alpha Condé. Mais, fort malheureusement, cette plate-forme de la société civile estime qu’il est temps de questionner le pouvoir public.
« Le 05 Septembre 2021, la population guinéenne très étouffée par un contexte sociopolitique et économique déprimant, s’est réveillée au son de la voix de ses filles et fils patriotes en armes qui avaient décidé de prendre leur responsabilité face à l’histoire. Cette nouvelle ère pleine d’espoir célébrée dans toutes les rues sur l’ensemble du territoire national, avec un nouveau régime militaire dirigé par le patron des forces spéciales, le Colonel Mamady DOUMBOUYA, mettant fin aux onze années de Gouvernance de Monsieur Alpha CONDE. Cette nouvelle transition fondée sur cinq (05) piliers principaux, à savoir :
la refondation de l’Etat, la rectification institutionnelle,le rassemblement,le Redressement et le repositionnement.
Ce coup d’État a été légitimé par le peuple de Guinée croyant bien que certaines pratiques anciennes allaient être des souvenirs lointains. Mais très malheureusement après deux années de gouvernance du CNRD le bilan reste et demeure mitigé, nous constatons le contraire de ce que nous avions entendu et plébiscité le 05 Septembre 2021 », regrette Alpha Bayo, coordinateur national de la MAOG.

Les membres de la MAOG

Face à situation, la structure precise qu’àprès deux ans de gestion de la chose publique et le déroulement du chronogramme de la transition, elle constate avec regret le non-respect de certains engagements du CNRD. Ce qui l’ai permis d’estimer que le CNRD pourrait, à la fois, améliorer significativement les conditions de vie des compatriotes.  » La situation socioéconomique du pays et dans l’espoir que les dispositions allaient être prises pour le retour rapide à l’ordre constitutionnel dans l’intérêt supérieur de la nation. C’est dans cette optique que la MAOG, dans son rôle traditionnel, de veille, d’alerte, de proposition et soucieuse de l’avenir de la Guinée, s’interroge sur la direction réelle de cette transition et fait les constats suivants : Constats sur la gestion de la Transition ; La lenteur et la faible communication sur le retour à l’ordre constitutionnel. Pour illustration, le Président de la Transition, le Colonel Mamady DOUMBOUYA n’en a fait aucune mention lors de son passage à la tribune des Nations Unies et à l’occasion de son discours du 65 ème anniversaire de l’accession de la Guinée à l’indépendance; La Probable prolongation/glissement du chronogramme de la transition; Le retard dans la réalisation du PN-RAVEC et surtout le refus de nomination d’un Coordinateur de ce programme; Le retard dans la mobilisation des ressources internes et externes pour le financement des activités du chronogramme de la transition;

La non mise en œuvre de certaines recommandations issues du cadre de dialogue inclusif inter guinéen; La restriction répétée des libertés individuelles et collectives, le brouillage des ondes de certains médias, l’arrestation arbitraire des journalistes; Le refus catégorique de déclaration des biens par les membres du CNRD et l’ensemble des membres du Gouvernement ». soutient Alpha Bayo.
L’autre inquiétude de la MAOG, c’est aussi, le grand retard dans la mise en œuvre du chronogramme de la transition. Une volonté qui devrait être matérialisée par l’élaboration d’une nouvelle constitution en Guinée mais aussi la violation des certains dispositifs de la charte de la transition en Guinée. » Le retard dans l’élaboration de la Nouvelle Constitution ; La non déclaration des résultats d’évaluation de performance des ministres ; Faible niveau de mise en œuvre du chronogramme de la transition après plus d’un an de la signature de l’accord de 24 mois entre la CEDEAO et la Guinée; L’arrestation ou le kidnapping répété de certains acteurs sociopolitiques ».
Pour rectifier le tiré, la structure dirigée par Alpha Bayo invite les autorités au respect scrupuleux la Charte de la Transition

Respecter l’engagement de deux 2) ( ans de la durée transitoire comme conclu entre CEDEAO et el CNRD (ce qui voudrait dire que la transition doit prendre fin le 13 décembre 2024) ; Organiser des audits sérieux dans tous les ministères, les EPA et sociétés publiques;
Ordonner l’interdiction de sortie aux ordonnateurs principaux des 34 DAF soupçonnés de malversations; Poursuivre la vulgarisation des 35 résolutions issues du cadre de dialogue inclusif; Abandonner toutes les poursuites contre les journalistes et garantir l’exercice du métier; Mettre en place un observatoire des élections permettant aux acteurs sociopolitiques ou observateurs externes de veiller à la transparence, à la crédibilité et à l’inclusivité du processus électoral; Nommer immédiatement un coordinateur du Programme National RAVEC pour accélérer l’établissement d’un fichier électoral; Accélérer l’élaboration de la nouvelle constitution pour permettre au peuple souverain de guinée d’examiner en profondeur le contenu proposé par le CNT afin d’en apprécier à travers le référendum constitutionnel… »

La Rédaction Politique

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